Dans un bâtiment ou une habitation
II faut éviter, en cas d'orage, certaines activités à l'intérieur même
des bâtiments, surtout des maisons de campagne. Ainsi, il est recommandé
de ne pas téléphoner, l'appel en cas d'urgence grave constituant un
risque calculé.
Dans une habitation dont la protection
intérieure contre la foudre n'a pas été spécialement réalisée, et même
si l'habitation est équipée d'un paratonnerre, il faut éviter de toucher
des pièces métalliques telles que conduites et robinets d'eau, de
prendre un bain, de toucher les machines électrodomestiques.
La protection contre la foudre est une affaire de professionnel agréé :
La seule façon de supprimer tout risque à l'intérieur consiste à
réaliser une « équipotentialisation » de toutes les pièces métalliques
en les interconnectant par des liaisons conductrices. Cette opération
est toutefois affaire de spécialiste de systèmes de protection contre la
foudre et doit être confiée à un installateur agréé de paratonnerres.
Même s'il n'y a pas nécessairement de risque pour les personnes, il est
toujours préférable de débrancher le câble d'antenne de télévision, et
de s'éloigner d'au moins un mètre du poste.
En montagne : Les alpinistes se trouvent souvent sur des sommets ou des
arêtes particulièrement exposés aux foudroiements. La première
précaution évidente que doit prendre un alpiniste est donc de s'éloigner
des pointes et des arêtes dès les
premiers signes avant-coureurs d'un orage : lorsqu'il entend le
bourdonnement ou le bruit d'abeilles caractéristique de « l'effet de
couronne », le champ électrique ambiant est déjà intense et il faut, de
toute urgence, quitter les crêtes. La meilleure façon de se protéger
contre un coup direct est de se réfugier sous un ressaut qui doit
dominer d'au moins 5 à
10 fois sa propre hauteur.
Alpinistes, ne vous plaquez pas contre la paroi
Même à l'abri d'un coup direct, il faut prendre en compte les divers
risques de foudroiement indirect par tensions de pas ou par tensions de
toucher. À 15 m sous un pic, ces tensions sont dangereuses et il faut
descendre à au moins 50 m pour que le risque soit suffisamment réduit.
Une précaution supplémentaire est, toutefois, de ne pas se plaquer
contre la paroi afin de ne pas s'exposera des différences de potentiel,
notamment en présence de failles humides dont il faut se tenir éloigné
d'au moins 1,50m.
Il peut également être dangereux de s'abriter dans une petite
anfractuosité ou une petite grotte : en restant debout près de l'entrée,
on risque de provoquer l'amorçage d'un arc électrique entre le plafond
et la tête, et en s'appuyant au fond, on risque d'être traversé par un
courant dérivé. Dans une telle situation, il faut se tenir accroupi le
plus loin possible du plafond, des parois et du fond.
Une commotion électrique, même légère et qui ne laisserait aucune trace
en d'autres circonstances, peut par surprise ou par perte momentanée du
contrôle musculaire, faire lâcher prise et entraîner une chute grave.
Ces accidents secondaires sont fréquents et l'alpiniste doit en tenir
compte lorsqu'il s'installe pour attendre la fin de l'orage.
Sur l'eau, mer, lac ou rivière : Sur une grande surface d'eau, un
bateau, et notamment un voilier, constitue une saillie donc un point
d'impact privilégié pour la foudre. Dans une barque ou un bateau sans
mât, il est certainement préférable de se tenir allongé à plat dans le
fond, mais la meilleure précaution, si le temps le permet, est de
rejoindre d'urgence la rive. Sinon, une falaise, un pont ou une estacade
sont de bons abris. Le mât d'un bateau peut être frappé par la foudre
aussi sûrement qu'un paratonnerre. Le principe qui guide la protection
du bateau consiste à assurer une continuité électrique entre le sommet
du mât et l'eau. Dans le cas d'un voilier moderne, le mât et les
haubans, dont les attaches sont reliées entre elles, sont métalliques.
Un mât paratonnerre et une bonne prise d'eau.
Une telle superstructure constitue une sorte de cage de Faraday à larges
mailles et assure donc une bonne protection du bateau. Si la coque est
elle-même métallique, l'écoulement des courants de foudre vers l'eau se
fait sans difficulté. Si la coque est en matière synthétique, il
convient de fixer une ou deux chaînes à la ceinture métallique des
attaches de haubans, l'autre extrémité de ces chaînes plongeant dans
l'eau réalise ainsi une excellente « prise d'eau ». Sur les anciens
voiliers en bois (coque et mât) dont les haubans sont souvent des
cordages tressés plus ou moins isolants, il est recommandé de fixer une
chaîne tout le long du mât, le transformant ainsi en paratonnerre, et de
laisser traîner cette chaîne dans l'eau. Quant aux passagers, ils
doivent se placer le plus bas possible à l'intérieur de la coque.
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