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La Chine prend la mesure du
réchauffement climatique
EFFETS DU CHANGEMENT CLIMATIQUE
SUR L'ASIE

PEKIN (Reuters) - Les tempêtes, les inondations et les épisodes de
canicule et de sécheresse qui ont fait plus de 2.000 morts en Chine
cette année sont le prélude à un dérèglement climatique encore plus
grand dans le pays le plus peuplé de la planète, prévient le
directeur du Centre d'étude du climat de Pékin. "Il n'est pas
facile de déterminer les causes précises de ces phénomènes mais nous
savons que le réchauffement global en constitue le contexte
général", a dit Dong Wenjie à Reuters. "Cela nous rappelle que le
réchauffement climatique va aboutir à des événements météorologiques
de plus en plus extrêmes et de plus en plus fréquents." Depuis le
début de l'année, les caprices de la météo ont provoqué en Chine des
dégâts matériels estimés à 160 milliards de yuans (20 milliards de
dollars). La Chine est, derrière les Etats-Unis, au deuxième rang
des pays rejetant le plus de gaz à effet de serre, en partie
responsable du réchauffement climatique en piégeant dans
l'atmosphère l'énergie solaire. Mais les autorités ne sont pas
engagées dans une politique de réduction obligatoire des émissions
de CO² et des experts jugent guère probable que le gouvernement
chinois adopte des quotas limitant ces rejets. "La préoccupation de
la Chine, c'est le développement économique et la croissance",
souligne Paul Harris, spécialiste des politiques sur le changement
climatique à la Lingnan University de Hong Kong. "Il semble que les
dirigeants chinois commencent à prendre en compte les avertissements
sur le réchauffement global mais ne souhaitent certainement pas
s'inscrire dans un système de quotas obligatoires", ajoute-t-il en
faisant allusion au protocole de Kyoto. Pays signataire du protocole
de Kyoto, la Chine, parce qu'elle est classée parmi les pays en
développement, n'est pas soumise au mécanisme de limitation des
émissions de gaz à effet de serre qui concerne une trentaine de pays
industrialisés. "Nous voulons limiter et transformer par nous-mêmes
notre industrie et nos structures énergétiques. Mais au nom de
l'équité, cela doit se faire sur une base volontaire et non pas
obligatoire, parce que nous sommes un pays en développement",
souligne Dong Wenjie. La Chine pourrait pourtant payer un prix très
élevé au réchauffement de l'atmosphère. Selon Lin Erda, expert à
l'Académie chinoise d'agronomie, la production agricole du pays
pourrait selon les scénarios chuter de 5 à 10%.
Stations Météo à petit prix

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