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Changement climatique : La glace des pôles fond plus
vite que prévu.
Le réchauffement climatique semble entraîner une fonte des glaces
plus rapide que prévu, selon des images satellitaires qui révèlent
d'immenses fractures et "trous" dans la calotte glaciaire au nord de
l'Europe et attestent d'une accélération de la disparition des
glaciers du Groenland.
Les images postées mercredi sur le site de l'Agence spatiale
européenne (Esa) sont impressionnantes : elle montrent un
morcellement sans précédent de la calotte glaciaire à la fin de
l'été, sur une superficie supérieure à celle de la Grande-Bretagne,
s'étendant de l'Europe septentrionale jusqu'au pôle Nord.

"Cette situation est différente de tout ce que l'on a pu observer
lors des précédentes saisons de fonte record des glaces", souligne
le responsable de l'analyse des images, Mark Drinkwater, du Centre
d'observation de la Terre de l'Esa basé à Frascati (Italie). "Un
bateau aurait pu remonter sans difficulté jusqu'au pôle Nord depuis
l'archipel de Spitzberg (Norvège) ou le nord de la Sibérie, au
travers de ce qui est normalement constitué de glace solide".
Les images, acquises du 23 au 25 août, montrent une large zone
fracturée rejoignant le pôle Nord depuis l'archipel de Svalbard (ou
Spitzberg), à l'extrême nord de la Norvège, et celui de Severnaya
Zemlya, dans les eaux arctiques sibériennes.
Selon les scientifiques de l'Esa, de 5 à 10% de la glace qui ne fond
normalement jamais s'est fracturée lors des tempêtes de fin d'été,
ce qui implique une glace plus fragile et moins épaisse.
La calotte glaciaire arctique se réduit comme peau de chagrin à
cause du réchauffement climatique. A la fin de l'été 2005, elle ne
s'étendait plus que sur 5,5 millions de km2, contre 8 millions au
début des années 1980.
Les glaciers du Groenland, deuxième réserve d'eau douce gelée au
monde, disparaissent deux fois et demie plus vite qu'il y a deux
ans, selon l'analyse d'images satellitaires de la Nasa.
Sur la période allant de mai 2004 à avril 2006, ce sont 248 km3 de
glace qui ont fondu chaque année, s'écoulant de la terre ferme vers
l'océan, ce qui se traduit sur le globe par une élévation du niveau
des mers de 0,5 millimètre par an.
Le phénomène est beaucoup plus rapide que les dernières prévisions
du Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (GIEC),
qui remontent à 2001.
La fonte des glaces maritimes ne fait pas monter le niveau des
océans mais elle alimente la roue du réchauffement climatique.
Blanche, la glace renvoie les rayons du Soleil. En son absence,
ceux-ci peuvent réchauffer l'eau de la mer, ce qui entraîne une
accélération de la fonte des glaces...
Un autre phénomène, craint de tous les scientifiques concerne les
courants sous-marins tel que le célèbre Gulf-Stream. En effet, ce
courant qui impacte directement notre climat, mais aussi la vie
sous-marine, existe grâce à un savant équilibre entre salinité et
température de l'eau. Les dernières données laissent à penser que le
moteur sous-marin que représente le Gulf Stream pourrait bien
s'arrêter net, conséquence de la fonte des calottes polaires qui
libèrent des volumes d'eau en trop grandes quantités.
Ces courants océaniques sont entretenus par les différences de
salinité et de température des eaux polaires. Ils transportent puis
redistribuent a travers le globe, pour moitié, la chaleur accumulée
sous les tropiques vers les régions plus froides telles que la
nôtre.
Le risque principal : un dérèglement climatique global (nous ne
parlerons alors plus de réchauffement)..
Frédéric BENOT
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