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Espagne - Changement climatique: plages menacées, Vierge
suppliée
MADRID (LatinReporters.com) - Le changement climatique assèche
l'Espagne et menace ses plages. Avant 2050, elles reculeront de 15
mètres en moyenne et jusqu'à 50 m sur la Costa Brava selon un
rapport de l'Université de Cantabrie. La sécheresse précède cette
marée haute progressive. En Murcie, on supplie la Vierge d'amener la
pluie. |
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Aux confins sud-est de l'Espagne, entre Méditerranée et désert
d'Almeria où Sergio Leone anoblissait le western spaghetti, l'aride
Murcie est paradoxalement l'un des grands potagers d'Europe avec ses
cultures irriguées sous serres plastifiées. Mais après deux années
consécutives de sécheresse, l'irrigation est incertaine.
Le président de la région, Ramon Luis Valcarcel, est un notable du
Parti Populaire, le PP qui mène l'opposition conservatrice et
catholique au gouvernement espagnol du socialiste Zapatero. Logique
donc qu'il se fie plus à la Vierge qu'à la ministre socialiste de
l'Environnement, Cristina Narbona, dont les promesses de dessaler
l'eau de mer en suffisance demeurent évangéliques.
L'évêque de Murcie, Mgr Juan Antonio Reig Pla, une foule
d'agriculteurs et Ramon Luis Valcarcel devaient réciter ensemble
samedi le "Ad pretendam pluviam", prière collective implorant la
Virgen de la Fuensanta -la Vierge de la Source sainte- de faire
tomber l'eau du ciel.
Mais pas trop, Votre Sainteté, car selon l'étude "Impact sur les
côtes espagnoles du changement climatique", élaborée à la demande du
ministère de Cristina Narbona par l'Université de Cantabrie et
résumée par le quotidien El Pais, les plages de Murcie reculeront
elles aussi sous une montée des eaux, marines il est vrai.
Stations Météo à petit prix

En 2050, prédit le rapport, le niveau de la mer aura grimpé d'au
moins 12 à 15 centimètres. Plus que la fonte des glaciers, c'est la
dilatation du volume de l'eau sous l'effet du réchauffement
planétaire qui submergerait, sur les 6.000 km de côtes espagnoles,
les salons des hôtels et villas trop proches du bord de mer.
La Costa Brava et la Manga del Mar Menor seraient particulièrement
menacées. "Je n'y achèterais pas une maison. Ce serait un mauvais
investissement, car je doute que mes enfants puissent en jouir"
prétend le directeur du rapport et professeur d'océanographie Raul
Medina, cité par El Pais.
Evalué à 15 mètres en moyenne et jusqu'à trois fois plus sur la
Costa Brava, le recul consécutif des plages ibériques au cours des
cinq prochaines décennies inquiétera les promoteurs immobiliers.
Mais même après des millénaires, ce recul n'allongerait que peu
l'odyssée des nouveaux vikings de l'immigration, ces milliers de
clandestins subsahariens qui bravent l'Atlantique sur des pirogues
entre le Sénégal et l'archipel des Canaries.
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Les nuages
La glaciation
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